747 Rue du Square-Victoria, Montréal, QC H2Y 3Y9
Biographie
Amanda Préval est un.e artiste multidisciplinaire haïtien.ne-canadien.ne basé.e à Longueuil sur la terre non cédée de Karonhiatsi’kowáhne.
Ielle termine actuellement un baccalauréat en enseignement des arts visuels et médiatiques à l’Université du Québec à Montréal (UQAM). Amanda a participé à des expositions collectives à la galerie web Espace Quincaillerie et à la Place des Arts. Son travail a également été présenté dans le cadre de l’exposition FEMININE NOTION à la Fondation Rad Hourani ainsi qu’à la 4e édition d’Artch.
Démarche et œuvres exposées
La performativité du corps au travail, la production de masse et le vêtement sont des thèmes au centre des recherches d’Amanda Préval. Elle définit le corps comme un terrain conceptuel sur lequel sont explorées des questions relatives au sentiment d’appartenance et de l’identité de genre.
Son travail s’articule autour du tressage, une pratique qui lui est familière depuis l’enfance. Elle appréhende cette pratique profondément ancrée dans les communautés afrodescendantes comme un art « éminemment social ».
Elle rappelle que cette tâche répétitive et simple qui s’étend sur de longues périodes donne lieu à des moments de socialisation familiale et communautaire. De même, cette pratique nourrit toute une industrie du cheveu noir et particulièrement celle des rallonges synthétiques. Cette industrie participe à son tour à renouveler la pratique du tressage.
Ainsi, les œuvres d’Amanda sont à appréhender comme des sculptures « portables » qui questionnent des traditions de tressage ancestrales à l’air de la globalisation et de l’industrie. Et pour causes, ses installations sont réalisées à partir de rallonges de cheveux synthétiques.
Strange Fruit (2020), 16 heures (2018), Crochet-braided Halter Top (2020) et Crinoline de cheveux synthétiques (2020)
De l’esclavage à l’industrie de la mode, en passant par l’économie du textile jusqu’aux dommages physiques et psychologiques de la colonisation, Amanda Préval interroge les violences faites à son corps de femme noire. Dans cette installation, le cheveu tressé est pareil à un système d’écriture qui nous raconte l’histoire de l’appropriation culturelle en même temps que la subalternisation de la femme noire dans l’histoire ou encore la mode (toujours mannequin, mais rarement créateur). À travers ses tresses Amanda Préval nous raconte la formidable capacité de résilience des communautés noires. Dans cette la série ici installée, l’œuvre, 16 heures, souligne une agentivité (capacité à décider pour soi-même) qui échappe à toute forme d’assignation. Ielle dit de cette dernière œuvre que si elle fait référence aux longues durées allouées au tressage de cheveux, le résultat final ainsi que son esthétique lui échappent. Autrement dit ce simple acte de tressage rappelle à chacun sa capacité de résistance et de résilience face à l’imprévisible (des injustices aux bonheurs les plus simples).